Le problème des déchets a toujours été considéré
comme une question d’élimination nécessitant
l’utilisation de solutions technologiques sophistiquées,
tels que les centres d’enfouissement technique
et les incinérateurs modernes. Pendant trop longtemps, la société
s’est enlisée dans ces systèmes de
gestion des déchets coûteux mais rapides, sans se soucier
des conséquences écologiques, sanitaires et
économiques qui leur sont associées. Les décharges d’ordures ménagères contaminent des ressources en eau précieuses. Les incinérateurs, même aux meilleures techniques disponibles, empoisonnent l’air, le sol et l’eau avec des polluants persistants et mortifères. Parallèlement à ces menaces sur l’environnement et la population et au véritable siphonnage de ressources financières que constituent ces technologies, elles perpétuent une doctrine de gaspillage insouciant qui n’a plus sa place dans un développement durable. Nous avons besoin d’un nouveau paradigme qui ne considère plus les déchets comme un problème à brûler ou à enfouir mais comme des ressources valables et une opportunité de créer des emplois, d’économiser de l’argent et de réduire la pollution : la politique du Zéro Déchet. En quoi consiste le Zéro Déchet ? C’est une approche qui veut qu’au lieu de produire des ordures, on produise des matières premières pour d’autres processus industriels. L’expression « zéro déchet » s’inspire du concept industriel japonais de gestion intégrale de la qualité (ou politique du zéro défaut) qui s’est montré très efficace. Ses objectifs, dont le « zéro défaut », ont amené de surprenantes améliorations des technologies de production. Transposé dans le domaine des ordures ménagères, le Zéro Déchet demande de prêter attention à l’ensemble du cycle de vie des produits. Cela comprend non seulement le recyclage des matériaux, mais aussi la substitution des matériaux polluants non-renouvelables par des alternatives renouvelables. Loin de n’être qu’un pur exercice théorique et irréaliste, le Zéro Déchet gagne de plus en d’adhésion de la part des collectivités, des gouvernements, et des entreprises. En tant que principe organisationnel pour gérer les rebuts de la société industrielle, le Zéro Déchet fournit des objectifs précis et progressifs pour continuellement minimiser les déchets. Au fur et à mesure que les taux de recyclage se développent, là où le Zéro Déchet ou des programmes similaires sont mis en place, les décharges et les incinérateurs perdent toute justification. Une stratégie Zéro Déchet demande des techniques et des technologies de transition qui puissent à la fois nous rapprocher de l’objectif et ne jamais bloquer cette progression. L’incinération, une technologie coûteuse et polluante, réclame une garantie d’approvisionnement en déchets afin de rembourser les énormes investissements consentis. Par conséquent, les incinérateurs deviennent des obstacles à la transition vers le Zéro Déchet. Une fois que les gouvernements se sont engagés sur la route de l’incinération, ils se condamnent automatiquement à subir cette technologie pour 25 à 30 ans. Une des premières stratégies formelles Zéro Déchet fut créée en 1995 lorsque la ville de Canberra, en Australie, se fixa un objectif « Zéro déchet d’ici 2010 ». Depuis 1995, le Zéro Déchet a été adopté comme objectif par les pouvoirs publics de Nouvelle Zélande ; du Danemark ; de la ville de Seattle, état de Washington ; des comtés de Del Norte et de Santa Cruz, en Californie ; d’Edmonton et d’Ottawa, respectivement dans les états de l’Alberta et de l’Ontario, ainsi que la Nouvelle-Ecosse, au Canada. Des entreprises se sont également converties au Zéro Déchet : Xerox, Sony, Mitsubishi, IBM, Bell Canada, Kimberley Clark, Hewlett Packard, et Toyota. Les programmes Zéro Déchet mis en œuvre par des collectivités créent des opportunités d’embauche, évitent la perte de ressources dans les décharges et les incinérateurs et stimulent les économies locales. Vu sous ce jour, le Zéro Déchet n’est pas qu’une politique gouvernementale responsable, c’est aussi une gestion économiquement efficace. |
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source documents "www.greenpeace.fr" |